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                 LE MAJOR GÉNÉRAL MAKT1N.                 41S

l'ordre du despote asiatique, et l'expérience n'eut pas
lieu.
   Martin sut mettre à profit pour lui-même—on ne sau-
rait, que nous sachions, lui en faire un reproche —
le crédit que lui donnaient sa haute position et l'influence
qu'il avait acquise, pour créer des manufactures d'indigo
et des usines destinées à la fabrication des poudres. Si
les bienfaits du prince et une sage économie dans les
émoluments de son grade furent le premier élément de sa
fortune, ces établissements industriels, grâce à une sur-
veillance intelligente et active, grâce à un ordre sévère
dans leur administration, lui donnèrent des bénéfices
considérables, et c'est ainsi qu'il constitua la plus grande
partie de cette opulence dont il devait faire en mourant
un si noble usage.
   La confiance qu'il inspirait était telle que les riches in-
digènes, pendant les moments de troubles qui désolaient
ces contrées, accouraient déposer chez lui leurs trésors
et les confiaient à sa garde, moyennant une rétribution
de 12 pour 100. Les auteurs qui, à l'occasion de ces dé-
pôts, ont accusé Martin d'avoir acquis sa fortune d'une
manière usuraire, ont montré une ignorance absolue des
principes les plus élémentaires du droit. On ne saurait
voir dans l'acte dont nous parlons autre chose qu'un dé-
pôt salarié ne pouvant jamais constituer une opération
usuraire, laquelle n'a lieu que pour des prêts d'argent à
intérêt plus élevé que le taux autorisé parla loi. On con-
fiait à Martin des trésors, et, en raison des dangers qu'il
courait lui-même pour ce dépôt au milieu des troubles du
pays, en raison de ses soins et des dépenses qu'il faisait
pour conserver dans son château fort ces biens à leurs
légitimes propriétaires, on lui donnait, paraît-il, 12 pour
100. Rien de plus avouable qu'une opération de cette na-