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LA TESSONNE. 3'Jîi les bonnes gens d'Ambierle l'ignorent ; sait-on qu'il y ait eu un château dans cet endroit abandonné, dont le nom est resté attaché pourtant à quelques habitants? Le bon La Mure, historien du Forez possédait le por- trait de la bien heureuse (1), l'histoire des religieux d'Auvergne en fait aussi mention (2). Mais c'est dans les antiquités de la ville de Vienne qu'il faut rechercher quelques détails sur sa vie, son tombeau et ses miracles. La bienheureuse Philippe de Champteliman (sic) nacquit à Changy dans le Forez; elle embrassa de bonne heure la vie religieuse dans un couvent de Clermont (elle était née dans ce diocèse). Elle se distingua par sa haute pieté et sa vertu. Elle servit de demoiselle à Anne de Norry, sœur de l'archevêque de Vienne Jean de Norry, et mou- rut le 15 du mois d'octobre de l'an 1451. Elle fut enterrée dans la cathédrale de Vienne devant la chapelle de Notre- Dame ou de Rossillon; un autel orné de figures sculptées et une inscription placée à main droite portait sans doute son épitaphe; le tombeau était sous une grande pierre de taille en ovale et défendue autrefois par une grille de fer. « Mais, dit Chorier (3) le narrateur, les rebelles du a siècle passé (les Huguenots) arrachèrent cette grille, « ovrirent le tombeau de cette sainte fille et dissipè- « rent ses cendres et ses os, ayant déclaré la guerre « aux morts pour avoir prétexte de la faire aux vivants. « Néanmoins cette pierre fut remise sur sa tombe (et il « serait encore si on ne l'en eût éloignée depuis quelques « années seulement). Entre les miracles qu'on lui attri- (1) Cabinet d'étude et de piété. Lamure et Chorier écrivent Chan- teliman. (2) Dom. Branche. Les Saints d'Auvergne. (3) Chorier. Recherches sur les antiquités de la ville de Vienne. (Chapelle de Notre Dame.)