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AUX COMTESSE DE DIE (Drûmo). Que je te chante aussi, noble tronbadourèsse ! N'étais-tu pas l'orgueil de notre Dauphiné ? Tes vers s'épanchaient-ils en longs flots de tendresse ? Ah ! dans sa poétique ivresse, Ton doux luth enchantait tout esprit raffiné. Oui, ton âme était une lyre, Une muse au divin sourire; Apollon donne un pur délire A tous les élus de son choix, Et lorsque, dans un cœur de femme, Il met une céleste flamme, Le dieu des poètes réclame Les vibrations de sa voix ! Et l'on chante ! l'on chante, ainsi que l'alouette Dont le limpide accent retentit dans les cieux, Ou comme le bouvreuil sous sa verte cachette -, Il nous donne un beau jour de fête, En devenant l'amour du vallon gracieux. Étais-tu radieuse et belle ? Qui m'empêche de te voir telle ? 23