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270 NKCwiLOcirc « M. Claude Chabert, né à Condrieu le 9 novembre 1800, avait été ordonné prêtre en 1824. Vicaire à la Madeleine, à Tarare, vicaire à Rive-de-Gier en 182<>, curé à Draeé en 1834, il fut ap- pelé, en 183i>, à être le premier curé de la paroisse de Saint- Jean de Riv -de-Gier. C'est à sa puissante initiative qu'est duc l'érection de la vaste église ogivale dont les proportions et la r i - chesse témoignent hautement de l'ardeur de son fondateur pour la gloire de Dieu. « Le 3 novembre 1831, M. Chabert fut nommé curé de Notre" Dame Saint-Vincent, alors placée sous le vocable de Saint-Louis. La petite église d< s Augiistins, dix fois trop étroite pour !a po- pulation dont elle est devenue la paroisse, fut pour l'esprit en- treprenant du nouveau pasteur la cause de bien des gémisse- ments. Dès le début, l'agrandissement ou la reconstruction de ce sanctuaire occupa toutes ses pensées ; il fit projets sur projets, mémoires sur mémoires ; il implora l'appui de la municipalité, chercha toutes les combinaisons propres à la réalisation de son désir. Tout fut inutile; des difficultés insurmontables surgis- saient devant chacun de ses efforts. Un jour il apprit qu'une des maisons colossales qui flanquent i'église allait être vendue aux enchères -, désolé de manquer une occasion favorable qui ne se représentera jamais sans doute,il ne craignit pas de se rend.e ac- quéreur de l'immeuble à ses risques et périls Puissent de si cou- rageuses tentatives ne pas rester stériles ! Puisse s'achever bien- tôt une œuvre si vivement désirée par le digne pas'eur et d'une utilité urgente pour les besoins religieux de ce populeux quartier ! « M. Chabert était doué d'une stature colossale, qui lui p è- tait une apparence un peu rude -, m.vis il avait l'esprit délicat et cultivé, le cœur excellent. Il occupa les loisirs d.î sa vie sacerdo- tale a traduire en vers français les livres d'isaïe et les psaumes de David ; cette œuvre ardue a été menée à bonne fin et publiée à un petit nombre d'exemplaires dans unesplendide édition qui est sortie des presses de M. Louis Perrin. « Des institutions florissantes, des confréries pleines de piété sont la couronne de son apostolat. « M. Chabert était chanoine d'honneur de Lyon et de Troyes. « Ses funérailles ont été très-solennelles. -La levée du corps a été faite par M. le vicaire général Pagn in, la messe célébrée par M. le vicaire général Gouthe-Soulard, et l'absoute donnée par Mgr de Charbonnel. » Heureux qui, comme M. Chabert, peut attacher son nom à un livre. Nous donnerons un compte-rendu do celte œuvre de toute une vie, en regrettant de n'offrir à l'auteur qu'un hommage pos- thume. Nos regrets de venir si tard seront d'autant plus vifs que M. Cliaberl était un ami et un appui fidèle de la Revue du Lyonnais. A. Y.