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262 BIBLIOGRAPHIE. du reste, — d'après les dessins de l'architecte de ce monu- ment, resté inachevé. Les artistes sont d'une humeur fantaisiste : le nôtre, comme on Ta dit (1), après nous avoir montré l'architecture des siècles passés, aurait-il voulu nous offrir un avant-goût de celle de l'avenir? Ou bien le crayon aurahvil su se faire railleur et rappeler à nos édiles qu'au lieu de démolir les Frères et les juges de paix, il eût mieux valu réaliser le plan de M. Corroyer?— Je l'ignore absolument, mais toujours est-il qu'il importe de prémunir les antiquaires de l'an 1900 contre la pensée qui leur viendra tout naturellement à la vue de la belle lithographie de M. Noirot, à savoir qu'en l'an de grâce 1871, de lugubre mémoire, la ville de Roanne était dotée d'un superbe hôtel-de-ville avec squares, fontaines monumentales et réverbères éblouissants; d'une salle de spectacle digne de recevoir les 750 de l'Assemblée nationale, et en plus d'une façade de maisons capables de rivaliser avec les plus riches hôtels des Champs-Elysées. Ces pauvres archéologues croient à tant de choses ! Il est un autre reproche qui a déjà été adressé à M. Noi- rot; c'est celui de n'avoir pas accompagné son Album d'un volume de texte. Nous nous associons à ce regret, car nous sommes convaincu que, complété de cette manière, l'album des vues du Roannais eût offert plus d'intérêt aux érudits. Mais il nous semble que cet oubli peut être réparé. Qu'il nous soit permis d'espérer que les hommes instruits et spéciaux qui, depuis quelques années, fouillent avec patience dans le passé de notre province, viendront un jour combler cette lacune : cette tâche appartient sur- (1) Joumnl871. Comple-rendu par M. Fi'pd. ÃVoëlap.