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                        DU QUARTIER DUS MINIMES.                         169
 désignent, sous le nom de grottes des Sarrasins, les voûtes
 que l'on remarquait dans les murailles de la cavea. En
 effet, les Sarrasins ravagèrent notre ville ; mais il n'est
 pas à présumer que les vainqueurs aient pris leurs loge-
 ments dans des endroits aussi incommodes, et leur rage
 de destruction devait s'adresser logiquement aux édifices
 religieux plutôt qu'aux théâtres. Nous savons que les
 églises furent ravagées par ces barbares, et Leidrade ,évê-
 que de Lyon en 798, un des missi dominici, rend compte
 à Charlemagne des restaurations d'églises opérées par lui
 après le départ des Sarrasins.
    Il serait possible que le christianisme vainqueur fût
 responsable de la destruction des monuments' de l'anti-
 quité païenne et que la ruine du théâtre romain eût été le
 résultat de cette victoire, par conséquent à une époque bien
 antérieure à l'invasion des Sarrasins. Effectivement l'his-
 toire nous apprend que, dès le règne de Constantin, une
 multitude de ruines furent accumulées, et que même
 l'empereur fit mettre à mort les prêtres égyptiens prépo-
 sés au culte du Nil. ( Lebeau. t. i. p. 470, ) Quant à la
 dénomination de Sarrasins que l'on retrouve dans nos tra-
 ditions, le P. Menestrier pensait qu'elle pouvait être une
 corruption du mot latin cœsariani, dont la ressemblance
 phonique avec saraceni avait occasionné une confusion, et
 que l'on faisait ainsi trop souvent intervenir les Sarrasins.
 {Orig. de Lyon, p. 36.) (1).

   (1) C'est ainsi que la tradition populaire attribuait aux Sarrasins les
 voûtes souterraines qui longent le Rhône au-dessus du village de Saint-
 Clair, et que l'on observait près du hameau de Crépieux : elles étaient
 connues sous le nom de inrrminières.
   « A peu de distance de Saint-Alban, sur la ligne de démarcation de la
 « Guillotière et de celle de Vcnissieu, on voit de grands fossés qui règneni
 « sur une longueur de quelques centaines de toises.... Il en est fait men-
 « tion dans un acte du 24 août 1449, sur la délimitation des juridictions