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                       DU QUARTIER DES MINIMES.            167

     Le P. Colonia pense qu'il y a exagération dans le nom-
 bre des 19,000 martyrs, et il traite cette légende de pieuse
 fiction ; cependant il admet la persécution qui eut lieu à
l'occasion des décennales de Septime-Sévère. M. Meynis,
 dans son Histoire de la confrérie des Saints-Martyrs, donne
 d'intéressants détails sur cette persécution.
    Le P. Menestrier parle à peine des ruines en question,
auxquelles il donne le nom d'amphithéâtre, et un peu plus
bas celui de théâtre (p. 15). Le P . Colonia est plus expli-
cite : « Quoique les vestiges qui nous restent de l'ancien
« théâtre, dans l'enclos des Minimes , soient fort défigu-
« rés, on ne laisse pas néanmoins d'en distinguer parfai-
te tement l'hémicycle, l'orchestre, la place des degrés et
« d'autres parties. » (P. 270.) L'auteur accompagne sa
description d'une gravure très-faiblement dessinée, et
c'est à peine si l'on y voit la trace des degrés de la cavea.
M. Monfalcon, dans son Histoire de Lyon, s'exprime ainsi:
« On voit encore des frag'ments de voûte et d'escaliers, et
« l'emplacement des g-radins, qui étaient, vraisemblable-
« ment en bois. Artaud a vu sur le sol du théâtre des
« Minimes des tessères d'ivoire ou des billets de specta-
« cle        Des fouilles faites montrèrent des massifs de
« gradins, des escaliers latéraux et les traces d'une co-
« lonnade. » L'auteur ne nous dit pas ce qui a pu faire
présumer que les gradins fussent en bois, et il est permis
de douter de cette assertion.
   Je tiens de feu Comarmond que, peu d'années avant
la révolution de 1848, le ministre de l'Intérieur fut inutile-
ment sollicité d'acquérir, au nom de l'État, le terrain du
théâtre des Minimes ; mais, à Paris même, la Revue d'ar-
chitecture d'avril 1841 (1), nous apprenait qu'on laissait

  (1) Article signe Janniard.