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AUTOUR DE LYON. 149
ble entrevoir les apparences d'un camp romain, dont certains
antiquaires attribuent l'établissement à César et certains autres
à Lépide, à Marc-Antoine, à Plancus : ce camp, d'une étendue
immense, vous annonce
Tassins ou, comme l'écrit l'orthographe officielle, Tassin.
— Mon cher, je ne connais pas de lieu de ce nom qui ne se
latinise : Taxonarias, — ariœ, — crias, — eriœ. Le Tassin de
notre banlieue était de ce nombre, s'il faut en croire une charte
du xi e siècle (1) ; mais, dans le même temps, il passait à la forme
Tazins (2) et, cent ans après, à celle de Tacins (3), double trans-
cription où \'s final perpétue la tradition d'un pluriel primitif.
Tteoti-arias ou ariae, qui a laissé dans la topographie fran-
çaise Tessonn-ièves, Teyssonn-ières , Tasson-à z, Tesw-ières ,
r«sn.-ières, Tassins, Teyssins, etc., reçoit de Ducange une inter-
prétation très-acceptable « Taxonière, lieu où croissent des ifs,»
dit ce grand érudit (4). Toutefois, des linguistes allèguent une
origine allemande, née de l'invasion des hordes d'Outre-Rhin ;
ils disent : taxonus, blaireau en bas-latin, tasso en italien, tais-
son en ancien français, tais, taisô en provençal, texon en espa-
gnol, tachon en champenois, procède de l'ancien haut-allemand
dahs , allemand moderne dachs, et c'est de ce taxonus que se
sont formés les lieux nommés taxonariœ. Au blaireau les éîy-
mologistes en question auraient pu joindre le porc, qui, nommé
également tasson, taisson en plusieurs de nos patois, a laissé le
gaulois laxea, lard (5). En tenant compte de ces trois hypothèses,
nous aurions :
t° « Forêts d'ifs ; » 2° « lieu sauvage et boisé, hanté par des
blaireaux ; » 3° « un lieu d'engrais pour les porcs, une forêt de
(t) « In agro monte auriacense, in villa Taxonarias. » (Cartul. d'Ainay.
ch. 44, an. t012).
(2) Cartul. de Savig., cl). 762, an 1075 ?
(3) Pouill. du diocèse de Lyon, du xm* siècle.
(4) G/oss., sub v° Taxonaria.
(5) S. Isid. Orig., xx, 2.