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               IE PAGE BU BARON DES ADRETS.               543

 Savoie, croyait savoir qu'à Montluel, était arrivée, trom-
  pant la vigilance des sentinelles lyonnaises, une jeune
 dame, d'une grande beauté, avec un cavalier. Le juif ne
 les avait pas vus, mais i! soupçonnait les deux fugitifs
 d'avoir été reçus et de loger chez le gouverneur.
    A cette lecture, Beaumont pâlit ; la jalousie, la haine
 ne lui laissent point de doute sur la sûreté de cet avis.
 Marianne a fui avec son préféré. Mariée ou non, elle
 est perdue pour lui; bien plus, elle est hors de son pou-
 voir, hors de la portée de sa vengeance. Sur les terres
 de la maison de Savoie, elle peut braver sa fureur.
    Eh bien ! c'est ce qu'il faudra expérimenter. A un
 cœur amoureux et jaloux, à une volonté de fer, bien
 des choses sont possibles. Les deux fugitifs ne sont pas
si en sûreté qu'ils le pensent. Il la retrouvera et il lui re-
prochera sa trahison ; quant à l'autre, il ne sera pas
embarrassé pour avoir un moyen de le punir.
    Mais il faut hâter le siège, il faut quitter Montbrison,
il faut ramener l'armée; pour se venger, il faut être
 promptement à Ljon.
   Beaumont s'approche de la ville. Sa témérité aug-
 mente, le feu des ennemis redouble; il a été vu et re-
 connu, tous les coups des assiégés sont dirigés contre lui.
    Ses soldats craignent pour ses jours, jamais il n'a
 exposé si fatalement sa vie. Que veut-il faire avec cet acte
 de témérité?
    lia reconnu la brèche; froidement il a vu qu'à la
 rigueur elle est praticable. L'ennemi ne croit pas encore
 à l'assaut. 1 faut le surpendre; Beaumont donne le
               1
signal.
    A son geste, à sa voix, les huguenots se précipitent;