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LE PAGE DU BARON DES ADRETS. 541 lieu de guerroyer en plein air ? Était-ce un catholique inconnu, proscrit? Ah ! que celui-là lui tombât sous la main, et son implacable vengeance serait heureuse de s'assouvir ! Enfin, on apprit que Feurs s'était rendu et que Pon- cenac s'approchait avec ses troupes victorieuses. L'armée était campée du côté du Parc. Quand Poncenac apparut, il fut salué par des acclamations les plus ardentes, et des ordres furent donnés pour que le siège fus, mené avec vigueur. Le lendemain, en effet, les huguenots sortirent du camp et se déployèrent. Vingt-cinq enseignes flottaient au-dessus de leur tête; quatre mille hommes, tant de pied que de cheval, menaçaient la malheureuse cité. C'était une troupe d'élite, et son général, renommé pour ses talents militaires, ne l'était pas moins pour sa cruauté. Une défaite pour les assiégés c'était don 3 la mort. Cependant, la contenance des catholiques était fière, et leur résolution de défendre leurs foyers digne des gens d'audace et de cœur. Au moment où les batteries allaient ouvrir leur feu, un trompette s'approcha de la porte Saint-Jean, et somma la ville, au nom du capitaine Cice, d'ouvrir les portes et de recevoir les huguenots. La capitulation portait qu'on ne dirait plus la messe, qu'on chasserait les prêtres et les religieux, particulière- ment les Cordeliers et les sœurs de Sainte-Claire, enfin, qu'en leur lieu et place, on recevrait les ministres qui annonceraient l'évangile. La réponse fut celle de vail- lants soldats et de martyrs, avec celte pointe d'ironie qui n'abandonne jamais les hommes de notre pays :