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4S8                            POÉSIE.
      Et le flatteur écho de trois cent mille voix,
      En exaltant son nom, le proclame à la fois !
      L'œuvre de son début, qui toujours intéresse,
      Eut un brillant succès, et pour titre : Lucrèce,
      Une école, croyant à ses vœux tout permis,
      Contre lui suscita d'acharnés ennemis.
      Cette Å“uvre eut les honneurs des traits de la satire ;
      Du genre et de l'auteur plus d'un voulut médire ;
      Mais, contre ces efforts, le genre en est reste,
      Et l'auteur s'est acquis un renom mérité.

      Après ce noble essai, révélant le génie,
      L'auteur prit pour sujet Agnès de Mêranie ;
      C'est là qu'on voit l'orgueil, le pouvoir d'un grand roi,
      S'abaisser humblement sous le joug de la foi.
      De Rome et de sa cour la peinture admirable
      Fera de ce beau drame une étude durable.
      Puis, inspiré toujours, après quelque délai,
      Il fait représenter sa Charlotte Corday.
      Au drame ensanglanté joignant la comédie,
      ïl fait, en se jouant, son Horace et Lydie.
      Un glorieux succès toujours l'encourageant,
      Il produit le Lion et l'Honneur et l'Argent.
      Et puis par la douleur, déjà, l'âme accablée,
      Pour son œuvre dernière il donna Galilée,
      Chant du cygne, où l'on voit que tout esprit pensanl
      Fut toujours opprimé par l'aveugle puissant !
      Noble enfant du travail, dont la constante audace
      Parmi les plus grands noms a su marquer ta place,
      Nous admirons tes vers sonores, vigoureux,
      D'un cœur sensible, ému, les élans généreux.
      En traçant les vertus des héros d'un autre âge,
      Tu sais nous faire aimer leurs luttes, leur courage ;
      Du crime condamnant la barbare fierté,
      Tu fais comprendre à tous l'honneur, la liberté î
      Vienne, c'est dans tes murs que ce hardi poète