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426 LE PAGE DU BARON DES ADRETS. nais?mais, il me semble en effet à mon tour — Grâce, mon seigneur Blancon, ne nous perdez pas, au nom du ciel, au nom de votre mère ! pria la jeune suivante en posant ses deux mains jointes sur la poitrine cuirassée de l'officier. C'est uous, Marianne, Berthe et Philonoène qui fuyons pour aller nous ne savons où, chez Louise Labé, peut-être, à l'entrée du Bourg Cbanin et de ia hors du royaume, si nous en trouvons les moyens, car la ville est pleine de massacres et les périls nous entourent de toutes parts. — Mais vous étiez en sûreté à Pierre-Scize ? dit Blan- con avec étonnement. — Le général veut m'emmener ainsi qu'autrefois comme son page, dit Marianne en rougissant. — Et n'était-ce pas votre plaisir? n'étiez-vous pas sa compagne fidèle et dévouée ? — A présent il veut m'épouser, murmura la jeune fille à voix basse en plongeant ses regards dans les re- gards de Blancon qui pâlit. — Vous épouser, vous, Marianne, vous, demoiselle de Varenne que notre respect et notre admiration n'ont jamais quittée au milieu des tumultes et delà licence des camps ? Et vous repoussez ses vœux ? Est-ce raisonnable? Est-ce prudent ? Vous fuyez ! et si sa colère vous re- trouve?.... Marianne, que ferez-vous ? — Je mourrai, Blancon ; nous mourrons, devrais-je dire ; car le terrible baron ne pardonnera pas à ces deux tendres amies d'avoir favorisé ma fuite et de m'avoir accompagnée. En ce moment il est dans le cloître, auprès du gouverneur; mais dès qu'il aura quitté l'ar- chevêché, dès que les affaires de la ville et de l!armée