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                    LES FEUILLANS DE LYON,                     391

ment Ja première pierre, sur laquelle on grava l'inscription sui-
vante :
   Régnante Ltidovico XIV ; gubernatore lugdunensi, Nicolas de
Neufville Villaregio, marescalo, duce ac pari Franciœ, utriusque
régis orclinis équité, pro rege ; Camillo de Neufville, archiepis-
copo, comité lugdunensi, utriusque etiam régis ordinis équité ;
primarius lapis hujus monasterii Fuliensis, ordinis Cisterciensis,
construeti in honorera sancti Caroli solemniter benedictus fuit à
lieverando domino Gabriele à sancto Joseph, priore dicti monas-
terii, et positus ab illustrissimis viris dominis Marco Anthonio du
Sauzey, équité ; domino de Jarnosse, regii consilii in curia luy-
dunense prœtore, et mercalorum prœposilo; domino de Ponsain-
pierre, Romano Thome, Claudio Pellot, Joanne Artaud, consulibus
lagdunensibus, dicti monasterii fundatoribus ac patronis, armo
saluiis MDCLXI1primo die septembris.

   11 paraît que la directe des dames de Saint-Pierre leur donnait
une multitude de droits; car, par une signification du 19 fé-
vrier 1676, elles voulurent empêcher les Feuillans, qui faisaient
partie de la paroisse de Saint-Pierre, de mettre des cloches dans
leur clocher. Cette prétention pourrait paraître singulière de la
part de religieuses qui commettaient le même délit; mais je
trouve, dans Y Inventaire des archives communales, un document
qui semble donner l'explication de cette exigeance. En 1669,
les susdites intentèrent un procès aux missionnaires de Saint-
Joseph — établis sur l'emplacement du ci-devant Hôtel-du-Nord
— « au sujet des cloches que lesdits prêtres ont fait eslever au
 « clocher de leur esglize, proche de celle de leur monastère qui
 « est paroissiale, » Il est à présumer que les diverses sonneries
 se faisaient concurrence et pouvaient induire en erreur les
 paroissiens de Saint-Pierre. L'Hôtel-de-Ville étant très-rapproché
 des missionnaires, les échevins s'unirent aux religieuses, ils se
 plaignirent de la sonnerie qui troublait les séances consulaires et
 celle des tribunaux de la conservation et de la police. Je ne sau-
 rais dire l'issue de ces deux procès ; cependant il est probable
 que les Feuillans ne perdirent pas le droit de posséder des clo-