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FAVRE, VAUGELAS. 35 men de certaines questions, eu recours à trop de sub- tilités. Il s'occupait aussi de littérature et quelque peu de poésie : en 1596, il avait offert à Charles-Emmanuel, duc de Savoie, une tragédie en cinq actes et en vers, oubliée depuis longtemps, qui avait pour titre : Les Gordians et Maximin, ou Y Ambition. On a encore de lui des Centuries de quatrains mo- raux qu'on rencontre avec ceux de Pibrac : M. Depery cite, à titre d'échantillon de la force et de la justesse des pensées, la suivante : XCIX. Quand tu voudras compter au vrai ton aage Ne me dy point : j'ai soixante ans et plus, Tu compterais les ans que tu n'as plus, Compte tes jours dès quand tu seras sage. Ajoutons encore qu'il fut l'éditeur, en 1603, des E pitres d'Honoré d'Urfé (1) dont I'Astrée, où est si poétiquement peint le bonheur des bergers du Lignon en Forez, fut pendant cinquante ans la folie de l'Europe. Antoine Favre aimait à passer les beaux jours de l'année dans sa maison de Meximieux lorsque les af- faires de l'Etat lui donnaient quelques loisirs : le saint évêque de Genève vint plusieurs fois l'y visiter. E. RÉVÉREND DU M E S N I L . (1) Urfé appartenait à l'une des plus anciennes et des plus illustres familles du Forez. Ce fut à Virieu-le-Grand que, d'après Guichenon, il composa I'ASTRÉE. Il mourut en Piémont, en 1625, laissant inachevé cet ouvrage qui fut terminé par Baro, son secrétaire. (A continuer)