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                         AUTOUR DK LYON.                        42S

que son nom indique, de nombreux haras alimentés par les
fourrages de l'immense vallée de la Saône. Pas plus que la gau-
loise, l'agriculture latine n'eût songé à percher sur les hauteurs
d'Ecully la production de ses chevaux ; de ses bœufs passe : le
bœuf, animal sobre et rustique, s'acclimate aux herbages, aux
prairies, aux vallons des régions accidentées, élevées ou mon-
tueuses ; tel est le cas du Limousin et du Charolais.
   Comment quitter Ecully, sans parler de l'Heyrine qui si genti-
ment l'arrose? il est dommage que vous ne donniez pas sa forme
latine; je conjecture, en tout bien tout honneur, qu'elle pourrait
devoir à la racine ar de l'^r-non des Bituriges, de lMr-ula des
Helvètes, des Ar-ar des Séquanes et des Volces, son nom où
l'aspirée h, insensible aujourd'hui, aurait germé, comme dans
YHerius, nom gaélique de la Vilaine. Serait-ce calomnier ou
médire que de supposer à cette rivulette quelque penchant à
franchir ses limites, à l'instar de l'Arnon, de l'Àrula et des Àrar ?
Je ne le pense pas, car vous vous permettez, malgré ses charmes,
de la gronder pour d'assez fréquentes vivacités :
   « De petites digues rappellent que parfois l'Heyrine sort toute
colère de son lit de mousse et de sable, pour se jeter dans la
prairie -. 11 paraît que, comme tant d'autres, cette petite dame
aime à faire des siennes. Fiez-vous donc aux apparences ! »

  Je termine cette première lettre avec votre première prome-
nade.
  Recevez, etc.
                                                A. PÉAN.


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