Revue du Lyonnais » série 3 - n°7 ( 1869 ) » pp.416

4 1 (î                   AUTOUR DE LYON.

Saint-Romain, où des arches de l'aqueduc de Curis se, trouvent
enfouies sous des broussailles. Narcel est donc pour Arcel.

   Le Mont-d'Or, Son nom se rencontre dans des chartes qui ne
remontent pas à une très-haute antiquité. Les moins modernes
donnent l'ethnique Auriacencis, Aureacencis (1) qui, séparé de
son suffhe ensis, laisse auriac, aureac, ou plutôt oriac, oreac.
Ce terme oriac lui-même, altération d'un primitif orgiac, orjac,
orgeac, dû au remplacement de Yi rnédial par gi ou j : Boit,
Boji (2), se réduit, enlèvement fait de Yac attributif â'org-iac, à
Yorg d'Àvol-or<7-us, nom d'une montagne ou d'un groupe de
montagnes dépendant du massif du Mont-d'Or (3). De là, 1° Or-
giac, Orjac, Orgeac, désignation, à une époque préromaine, de
la chaîne du Mont-d'Or ; 2° Org, raeine de cette désignation.
    Cette racine org est de tout point identique à l'Or^-asogalum,
Or^-asoialum, Ors-iaux, de l'Oise; à l'-fferc-ynius saltus, kpv.-
•ivea 8pv d'Aristote, Orc-ynia des historiens grecs au témoi-
gnage de César, aujourd'hui le Hars, l'i^rs-gebirge ; au Chant-
urg-ue du Puy-de-Dôme ; aux Orc-ades, en anglais Or^-ney ; et
probablement aux deux Orch-omène de la Hellade, etc. Réunie
à son élément initial avol, elle implique un ou plusieurs autres
monts du nom à'avol dans les chaînes d'alentour. Pareillement,
le topique Chànt-Mrp'-ue indique qu'il existait d'autres cant
dans la contrée (4) ; le Cawi-al, le Cara£-[o]-bennum, Chant-
oin), sans doute.
   J'aborderai ,dans une autre lettre, la signification d'Avolorgus,
dont l'initiale, avol, n'est peut-être pas étrangère au mont Tout.
En attendant je ne veux pas abandonner le Mont-d'Or sans re-
marquer avec vous, Monsieur, que ce massif, aujourd'hui si

   (1) V. Cartul. d'Ainay, n0* 4, 5 et suiv., Ann. 969 et 1010.
   (2) Zeuss, ouvr. cit., p. 48.
   (3) « In agro Monte Aurcacense, et est una Vinea sita in monte Avo-
        •
lorgo » (Carlul. d'Ainay, n° 8).
   (4) La petite chaîne de Chanturgue a pour sommet principal le Chan-
turgue proprement dit. (M. Bouillet. Guid. du voyag. à Ctermont,
p. 2f>7).