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AUTOUR BE LYON. 443 ou Thoux, le Mon,t-Py, le Vire-Blanc ou Nareel, enfin l'appel- lation d'ensemble, le Uont-d'&r. Le Cindre. D'après de vieux manuscripteurs, vous tradui- sez ce topique « a cinere » en vous abstenant de tirer de cette traduction une seule induction étymologique. Il serait difficile en effet de découvrir dans les flancs, au sommet ou à la base de ce grand cône, un terrain de formation ou de teinte cen- drée. J'ai déjà dit (1) que Cind-re, chez les Ségusiaves Cant-ar « co- nique-le », équivalait au Cint-o de la Corse ; au Cant-nl de l'Au- vergne; au Cant-ium des Britanni, qui a laissé son nom au comté à eKent; aux monts Cynih-e, Ara-cywtt-e « le Cynthe », de la Hellade occidentale et de l'Egée j à l'île de 7,a-cyntk-e « bien ou très-cynthe » (bene munita jugis), identique à la Sa- gont-e hispanienne ; au Rhe$-cynth-p, «de Rhésus ou du roi- Cynthe », de la Thrace; au Bérë-cynth-e « grand cynthe » de la Brygie paphlagonienne (2). J'ai dit également qu'il appartenait à une racine analogue à celle du grec KoVr-oç, latin cont-us, sans- crit ktmt-a, kunt-î, sans anusvara kut-a ou Mt-a, au gaulois Cond-ates, Cand-é ou Cond-ê modernes, racine se traduisant par pointe, instrument armé d'une pointe, objet, terrain ou roche se terminant en pointe, sommet conique, cap, montagne à cime pyramidale. Le Cindre, je le répète, est « la montagne conique» ou, plus brièvement « le cône ». Le Verdun. Ce topique nous est parvenu tel que l'avaient construit nos ancêtres gaulois : Ver, grand ou supérieurement, puis, comme vous en faites la remarque, dun, mont ; donnant le (i) En cette revue, p. 115,' t. 1, Sér. 3 . (2) Des indianistes rattachent au zend berczaitî, dans l'Avesta berezme, ace. berezantem « l'élevée », le Bérécyn-the de la Phrygie. Quelle raison alors donneront-ils de Cynthe, soit isolé, soit accolé à tant de préfixes divers ?