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218 GRENIERS ET FOURS.
taux et des hospices de notre ville montraient la même
prévoyance afin d'être toujours prêts à subvenir à tous les
besoins dont la classe pauvre ou infirme venait leur
demander le soulagement qu'elle trouvait toujours près
d'eux. Les règlements si sages de l'administration hospi-
talière disaient de quelle manière devaient être faits les
achats de blé, et indiquaient également toutes les condi-
tions auxquelles devaient se soumettre les personnes char-
gées de faire les achats afin de les rendre très-satisfai-
sants. Cette fonction, regardée comme l'une de plus utiles,
et des plus graves parmi celles confiées au corps des rec-
teurs, était spécialement conférée à l'un d'eux :
« Sa mission, disent ces règlements, consiste particu-
« lièrement à ne jamais laisser ces greniers au dépourvu,
« à faire les ' marchés dans un temps et à une époque
« convenables Ce recteur, suivant ce qui s'est de tout
« temps pratiqué, doit toujours prendre le plus beau blé
« qui puisse se trouver, quoiqu'il soit plus cher, et l'ex-
« périence fait voir tous les jours que c'est une économie
« de l'acheter ainsi; étant plus beau et plus pesant il fait
« de plus beau pain, meilleur, plus nourrissant, plus sain
« pour les pauvres et en plus grande quantité. » •
Pour recevoir ces immenses provisions ainsi réunies
sur un seul point, l'hospice de la Charité possédait dans
son enceinte de fort beaux magasins isolés des autres
bâtiments. Une des façades de ces greniers, celle tournée
au couchant, donnait sur la principale cour du claustral.
La façade opposée tournée au matin s'ouvrait sur le quai
du Rhône. Dans le plan de cet établissement de bienfai-
sance dressé en 1647 et qui porte pour titre : Portraict
du magnifique bastiment de VHospital de la Charité de
la ville de Lyon, nous voyons que ce grenier avait une
longueur d'environ quarante mètres sur une largeur