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LA DIANA. Ml
Quant aux quatre autres maisons princières dont les
blasons à la voûte de la Diana restent à expliquer : Mont-
fort, Savoie de Vaud, Châlon et Joinville, elles me parais-
sent avoir à la voûte de la Diana une même origine, c'est
à savoir le second mariage de Jeanne de Montfort, mère
de' notre comte Jean, avec Louis de Savoie, seigneur de
Vaud. Soit comme douaire, soit comme reconnaissance de
dot et surtout comme marque de tendresse de son mari,
Gui VI, comte de Forez, Jeanne de Montfort avait reçu
en toute justice, avec leurs mandements et appartenan-
ces, les châteaux et terres considérables de Chambéon,
de Sury-le-Comtal, de Saint-Marcellin, de Marcilly, de
Néronde et de Bussy-Albieu (1). Or, la Mure nous
apprend qu'à l'époque de son dernier testament, fait en
'î 309, elle avait distribué la [plus grande partie de ses
biens du Forez à ses enfants. Il est donc naturel d'attri-
buer ces biens à ceux de ses enfants qui figurent à la
voûte, à l'exclusion des autres apanages, sans doute, en
Bresse ou en Piémont (2), et qui n'y figurent pas. Or,
comme elle vivait encore à l'époque, de la construction
de notre salle, c'est-à -dire vers 1592, les quatre écussons
.dont il s'agit représentent, suivant moi, une partie de
l'apanage de la comtesse Jeanne, d'abord celui de Mont-
fort, pour ce qu'avait gardé la comtesse elle-même, celui
de Savoie de Vaud, pour ce que Louis de Savoie, son
mari, avait reçu, comme représentant la dot de sa femme,
ou ce qu'elle avait pu donner à Louis de Savoie, son fils
aîné, et les deux autres, Joinville et Châlon, pour le reste
de l'apanage distribué sans doute à deux de ses filles,
Jeanne de Savoie qui avait épousé Guillaume de Joinville,
(1) La Mure, t. I, p. 285.
(2) La Mure, Chantelauze, 1.1, p. 296.
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