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                       BEAUX-ARTS                      77

le Fils. Comme si l'or n'avait pas assez de prix et n'était
pas assez pur, c'est sur l'eau limpide d'un nimbe en dia-
mants disposés en pavé serré , que semble miroiter la
tête delà Vierge. L'expression de cette tête est pleine
de charme.
   LaVierge de l'ostensoir de Notre-Dame-de~la-Garde est
une reine présentant son divin Fils aux hommages et aux
adorations de la terre. Celle que nous avons, sous les yeux
est une jeune mère heureuse de sa maternité et fixant
sur son petit enfant des regards d'ineffable tendresse.
   N'oublions pas de mentionner aussi la belle statuette
de saint Joseph adossée à celle de la Vierge, et formant
l'une et l'autre la partie transitionnelle, le point de rac-
cord entre la hampe et la gloire. Le type de cet humble
patron des classes laborieuses n'a plus ici le caractère de
vulgarité sous lequel on le représente habituellement ;
l'artiste, M. Ch. Dufraine, qui a modelé toute la statuaire
si remarquable de l'ostensoir, a su donner à cette su-
blime personnification du travail une noblesse de physio-
nomie et une dignité de pose qui devaient certainement •
caractériser un rejeton de la Maison de David.
   L'exécution de ces figurines en argent oxydé, aux vê- '
tements damasquinés d'or , répond pleinement aux mo-
dèles d'un sentiment si pur et si élevé, sortis des mains
de M. Dufraine. La ciselure est d'un tel fini, que l'on
retrouve dans ces têtes mignonnes une expression aussi
nette et aussi accentuée que si elles appartenaient à de
grandes statues. Cet ostensoir a coûté un an de travail ;
c'est assez dire l'importance de main-d'œuvre qu'il com-
porte, l'étude détaillée qu'a réclamée chaque partie, car
ce n'est pas de prime-abord que l'on arrive à un résultat
aussi complet dans une œuvre entièrement originale et
sans précédent. Nous avons déjà parlé de la couleur,