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HISTOIRE UTTÉBAIRE DE LYON. 433 client ni ne souhaitent rien, si ce n'est celui-là seulqueleurs souhaits appellent. Tout en poursuivant l'existence bien- heureuse , ils mènent une existence bienheureuse (1), jouissant ainsi par avance des délices qu'ils ambitionnent. Quoi donc ! Désirent-ils d'être retranchés du milieu des pé- cheurs ? Ils le sont. Veulent-ils mener une vie chaste ? Ils la mènent. Cherchent-ils a consacrer tout leur temps a célébrer les louanges du Dieu créateur ? Ils le consacrent. Demandent-ils à jouir du commerce des saints ? Ils en jouissent. Aspirent-ils à la possession du Christ ? Ils le pos- sèdent au fond du cœur (2). Tentent-ils d'atteindre aux cimes de la vie solitaire? lis y atteignent véritable- ment (3). Ainsi, par une grâce merveilleuse du Christ, ils oni, dans le présent, un avant-goût de presque toutes les félicités qu'ils sollicitent pour l'avenir. Ils tiennent cet objet de leur désir, alors même qu'ils poursuivent son espé- rance (i). » Nous avons tâché, autant que nous avons pu, de donner une idée exacte du plan de quelques-unes des hautes inspi- rations de saint Eucher dans le premier de ses deux princi- paux ouvrages. Nous n'avons eu jusqu'ici que des éloges à donner. Pour être impartial, nous devons ajouter que le style, bien qu'il porte l'empreinte de beaucoup de travail, ne répond pas toujours a la grandeur de la pensée et à la sévérité du sujet. L'illustre solitaire n'avait pas encore adopté cette sage sobriété de composition, qualité précieuse qui distingue le Traité du renoncement au monde, et qu'il dut, vraisemblablement, aux conseils et à la lecture du (1) Dum beatam querunt vilam, beatam agunt. (2) Spiritu fruunlur. (3) Vitam eremi adlpisei gesliunl? corde adipiscuntur. (4) Rem porro ipsam eapiunt, dum spem sequuntur. 28