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                         VICTORIA LAF0NTA1W-:.                        289
    Dès lors, elle prit tout son clan, elle joua Madeleine dans le Gentil-
 homme pauvre ; Marthe dans Piccolino, Christine dans la Perle noire,
 Madeleine dans les Fous, Marguerite dans les Ganaches, Amélie dans
 le Démon du jeu; l'artiste était classée. Vapereau lui consacrait un
 article dans son Dictionnaire, et Lafontaine, son camarade au Gymnase,
 demandait sa main et l'obtenait. C'était en 1863i->
    Le jeune couple, designé par le succès à Messieurs les Comédiens
 ordinaires de Sa Majesté, entrèrent ensemble aux Français, et Victoria
 débuta dans // ne faut jurer de rien, d'Alfred de Musset. En juillet
 1864, elle aborda le rôle d'Agnès, dans VEcole des femmes-, nous
venons de voir à Lyon comment notre aimable et gracieuse compa-
 triote savait interpréter Molière.
    Depuis que Victoria Valous s'était mise sous la sauvegarde d'un
 mari, sa mère, âgée et aspirant au repos , était venue rejoindre son
 mari dans la charmante villa aux volets verts que leur fille leur avait
offerte à Villeurbanne. Elle n'y demeura pas longtemps. Le père
Valous mourut au comble de toutes les félicités. Il était propriétaire,
propriétaire d'une maison avec un jardin, et sa fille, aux Français,
était devenue célèbre. Madame Lafontaine fit revenir sa mère auprès
d'elle, et toujours bonne, pensant avec le cœur, afin d'honorer la mé-
moire du père qu'elle avait tant aimé, elle fit don à la commune de
Villeurbanne de la petite maison aux volets verts, pour en faire une
école de petites filles.
   Le don a été accepté.
   Style à part, il nous semble que notre histoire est plus jolie et plus
touchante que celle de M. Angelo de Saur. On y voit la réussite du ta-
lent et de la vertu. C'est en pensant aux détails de cette vie si coura-
geuse et si honorable que nous applaudissions un peu bruyamment,
au Grand-Théâtre, l'autre soir; et en frappant des mains, nous ne sa-
vions plus qui nous applaudissions, si c'était la grande artiste ou la
Tertueuse jeune fille. Un moment, il nous a semblé que c'était notr»
camarade de patrouille, le bon et brave père Valous.
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