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L'OMENT D'EUKOPE AU FUSAIN. 123 clair de l'a lune, rien ne serait facile comme d'avoir l'illu- sion antique.... mais ce gaz! Vendredi 8 mai 1868. Ce matin nous suivons la rue d'Eole, où notre hôtel est situé. Elle nous conduit à la tour des vents, monument romain qui servait de girouette et d'horloge. Indépen- damment des lignes tracées pour le cadran solaire, on voit encore l'aqueduc qui amenait l'eau à une clepsydre placée dans l'intérieur. Sur la place qui entoure le monument, nous assistons à un transport de brigands prisonniers. On les fait sortir de la prison, les coudes liés à "la mode antique mais peu serrés, et on en charge quatre grandes charrettes. Ils ont assez bon air; quelques soldats les escortent; la po- pulation paraît leur être très-sympathique. Leurs femmes et leurs enfants viennent leur dire adieu; les soldats semblent fort touchés. Quant aux prisonniers, ils partent assez gais. Naturellement nous voulons savoir où on les emmène et nous nous adressons à un officier qui ne comprend, hélas, que le grec. Il en fait venir un second qui dit quelques mots français, et nous apprenons que ce sont des prisonniers. Nous l'avions deviné. Nous insistons pourtant en indiquant la direction que le convoi a prise. Soudain l'officier paraît illuminé, il a compris enfin. Il fait avancer un soldat et lui intime l'ordre de nous conduire dans le sens de nos gestes. Nous suivons notre guide jusqu'à une porte verrouillée gardée par un geôlier à mine rébarbative. Après quelques mots échangés entre notre escorte et le geôlier, les verroux se tirent et l'on nous dit d'entrer.