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        TERMINAISONS DES NOMS DE LIEUX EN «C ET EN 6IÎS.             419

guedoc, où les peuples barbares du Nord ne se sont pas
établis en aussi grand nombre, et où la langue latine est
restée plus longtemps intacte. Ainsi, elle a conservé la
terminaison ac. Mais dans les autres pays, tels que le nôtre,
elle a dégénéré en al : Jayat, Viriat, Mézériat, Foissiat,
Leymiat, et cent autres qui, il y a quelques siècles, se nom-
maient Jayac, Yiriac, Mézériac, Foissiac, Leymiac, et les
titres latins les nomment Jaiacum, Firiacum, Mescriacum,
Fossiacum, Limiacum. Mais, dans nos provinces, la termi-
naison acum a bien subi une autre transformation;' elle s'est
changée en eux, terminaison de beaucoup de noms de lieux
et de villages dans l'est de la France. Comment cela s'est-il
opéré? Par la suppression de la lettre c : car, dans la trans-
formation du langage, les lettres dures, gutturales, dentales,
se supprimehl les premières, ainsi que les lettres sourdes,
telles que Y m. L'acum est donc devenu aum : Ym finale
s'élidant dans la prononciation, il est resté au qui, peu à
peu, s'est changé en nu (1). Ainsi, j'ai dans mon canton
Mizérieux, Toussieux, Massieux (2), qui, dans les anciens
titres latins, sont nommés Miseriacum, Toxiacum, Maxia-
cum, et, dans les cantons voisins, Savigneux, Àmbérieux,
Monthieu, Bouligneu, Meximieux, Beligneux, Cordieux,
Rillieu, qui, dans les anciens titres, se nommaient Salvinia-
cum (3), Boliniacum, Amberiacum (4), Monliaoum, Maxi-

  (1] La preuve que l'a, dons la transformation des noms latins en noms
modernes, se change en e, se trouve dans le nom Maximiacum, changé en
Meximieux et Messimy.
   (2) Ce n'est que dernièrement que l'usage a ajouté à ces noms un
x final.
   (3) Ainsi nommé dans le récit d'une conférence tenue, en 499, entre les
catholiques et les ariens, en présence du roi de Bourgogne Gondebaud,
qui y avait une maison de plaisance.
   (4) Autre résidence de Gondebaud, qui y rédigea, en 501 ou 511, la
loi dite Gombette : In Castro Amberiaco.