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4C8 LA SUAVI0LA. se mit à le surveiller plus attentivement, tout en feignant de sommeiller. Quelques instants s'écoulèrent alors, sans que rien vînt troubler le silence qui régnait autour d'Etienne. Mais bienlôt le bruit qu'il avait entendu 5 deux reprises dans l'intérieur du mur se reproduisit encore, et un des panneaux de la boi- serie se détachant peu à px-u, laissa entrevoir la forme légère de Stella. La jeune fille pénétra vivement dans la salle. Puis, posant un doigt sur sa bouche pour recommander le silence, elle alla droit à Etienne, et lui dit à voix très-basse : — Fuis, fuis tout de suite par l'ouverture que tu vois. Un guide sûr t'attend, et le conduira jusqu'à ce que lu sois hors de danger. — Et toi, lui demanda Etienne avec aœour, ne viens-tu pas aussi ? — Je sortirai bientôt... mais il faut que je reste un ins- tant encore, répondit-elle d'un ton impérieux. Et sans donner au jeune lieutenant ie temps de se recon- naître et de répliquer, elle le poussa doucement dehors, et replaça, après qu'il eût disporu, le panneau qui manquait à la boiserie. Cela fait, elle s'enveloppa d'un manteau qu'Etienne avait laissé 15, et s'assit dans le fond de la salle, comme le prison- nier y était assis lui-môme quelques minutes auparavant. Elle voulait, en se subs'ituant ainsi au fugitif, tromper la surveillance des gardiens, de manière h ce que, dans le cas où ils jetteraient leurs regards dans l'intérieur du lieu où elle se trouvait, ils la prissent pour celui qu'ils y avaient enfermé, et ne pu«senl s'apercevoir de la fuite de leur pri- sonnier que lorsqu'il aurait eu le temps de s'éloigner. Mais à peine était-elle assise, que le Balafré, ayant en- tendu confusément quelque bruit, ouvrit brusquement la