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Ao2                       LA SUAVlOLA.

plus possible à Etienne de supporter à la fois la douleur de
ne plus voir h jeune fille et l'incertitude des circonstances
qui prolongeaient indéfiniment leur séparation. Souvent il
formait le dessein d'aller aux lieux qu'habitait Stella et de
chercher, à tout prix, à pénétrer jusqu'à elle ; mais elle le lui
avait impérieusement défendu et il n'osait pas se décider a
violer cette défense.
   Telles étaient les irrésolutions d'Etienne, il ne pouvait ni
se résigner à ignorer ce qui retenait Stella, ni se décider a
aller éclaircir ce mystère. Il fallut que l'occasion vînt, en quel-
que sorte, (aire violence à ses scrupules et lui permettre d'en-
treprendre, sous la tentation des facilités du moment, ce
qu'il n'aurait jamais essayé s'il avait attendu l'impulsion de
sa volonté préméditée.




   L'audace des contrebandiers, encouragée par des succès
inouïs, n'avait fait qu'augmenter depuis l'établissement pro-
visoire du poste de douaniers que commandait Etienne.De ré-
centes instructions venaient de prescrire au jeune lieutenant
la plus infatigable activité. Il lui était enjoint notamment de
ne pas laisser passer une nuit sanscommanderde sa personne
le mouvement des patrouilles combinées qui devaient garder
la ligne de frontière confiée a sa surveillance. Déjà plusienrs
fois les patrouilles qu ;1 dirigeait de la sorte avaient rencontré
les fraudeurs, sans pouvoir les intimider. Une nuit enfin,
après un engagement obstiné, ils furent mis en fuile; et
Etienne s'acharna à leur poursuite, sans songer qu'il avait
laissé loin derriérç lui les quelques hommes qui formaient s^
petite troupe. 11 ne s'aperçut de son isolement que, lorsque
se trouvant entièrement égaré dans la solitude et au milieu
des ténèbres, il ne sut plus retrouver son chemin. 11 revint