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438 LA SUA VIOLA.
— Une promenade de botaniste, répondit-il dans la même
langue, car il savait la parler.
— Mais les cimes de ce roc sont arides el nues, reprit la
jeune fille avec une visible expression d'inquiétude, el lu
n'aurais pas dû quitter la vallée ; car qu'espôres-lu cueillir
sur la hauteur?
— La planle que voilà , dit-il, en montrant l'arbuste qu'il
dominait en cet instant.
— Oh non! s'écria la jeune fille, non, laisse cette planle
pour moi. J'en ai besoin ! Celte plante doit guérir mon frère
blessé, el lune la voudrais, loi, que pour satisfaire un goût,
une manie peut-être!...
Sa voix avait pris tour à tour l'accent de la prière el du
commandement; et Etienne, en re moment, n'avait besoin
ni d'être prié, ni d'être commandé.
Il avait tenu à la plante, il est vrai ; mais plus il y avait
tenu, plus il était heureux d'y renoncer, car l'abandon qu'il
en faisait était un sacrittee. Celle circonstance l'enhardit tout
" coup; et cédant à l'attrait sympathique qu'il subissait, il
a
lendit la main à la jeune fille, et lui dit du même Ion vif el
familier donl elle s'était servi :
— Oh ! rassure-toi ! je veux toujours avoir la plante, mais
je veux l'avoir pour te l'offrir.
Et il se pencha résolument sur l'abîme. Ce fut en vain, il
eut beau se pencher, se coucher à plat ventre, il ne put pas
atteindre a l'arbuste.
La jeune fille resta d'abord immobile et silencieuse près de
lui.
Mais, bientôt convaincue de l'inutilité des efforts qu'il fai-
sait, elle s'écria :
De grâce, cesse, cesse la tentative ! Ton bras n'est pas assez
long, et lu tomberais la-has, mort et brisé, sans avoir pu
réussir...