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BIBLIOGRAPHIE. 411 briller dans les conseils où il siégeait. Ceux qui ont eu la bonne fortune de jouir du commerce dé cet homme dis- tingué peuvent dire tout ce que son âme renfermait d'élevé, son coeur de sympathique, son intelligence d'aimable et de délicat (1). Comme écrivain, il s'est marqué une place honorable parmi ceux qui professent le culte et le respect de notre belle langue française. Il possède incontestable- ment les dons si méritoires chez un chroniqueur, la clarté, le mouvement, l'ordre, la simplicité, unis dans un style d'un dessin pur, sobre et varié. Le premier devoir du critique pour un auteur qu'il estime consiste à ne point lui celer les côtés faibles dont le meilleur ouvrage ne saurait se préserver. Quand, d'une part, on peut louer sans réserve, de l'autre il me coûte beaucoup moins de dire ce qu'on croit être la vérité. M. de la Rochette nous pardonnera donc quelques observations que nous nous permettons sur son œuvre. Et d'abord, pourquoi s'est-il abstenu, sauf dans quel- ques rares passages, d'indiquer par des notes ou renvois les sources où il puise les faits historiques qu'il fait passer sous nos yeux? Tout porte à croire que cette abstention est systématique, et que l'auteur, en s'en faisant une loi, a tendu à un but. Ce but était sans doute de rendre son récit plus net, plus alerte et plus rapide, en le débarrassant de ce luxe de citations dont abusent quelquefois les éru- dits, et qu'on peut comparer aux impedimenta, d'une armée en marche. Mais nous n'en saurions approuver la suppression complète. Les notes marginales contenues dans une sage mesure forment encore le meilleur moyen de contrôle que l'historien puisse livrer à ses lecteurs. Ce contrôle n'eût fait que rehausser l'Histoire des évêques de Mâcon, car nous sommes persuadés que l'érudition ée M. de la Rochette est de bon aloi et qu'il s'est asttaché à (1) Nous eussions épargné ces éloges à la modestie de M. de la Rochette vivant ; mais, hélas .' il est permis à un mort de le» entendre.