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                        BIBLIOGRAPHIE.                      409

    Un grand intérêt se concentre, un peu plus loin, sur
l'administration et la physionomie de l'évêque Drogon,
célèbre par sa lutte à outrance avec l'abbaye de Ciuny,
déjà en possession de son influence glorieuse et de l'in-
dépendance exceptionnelle qu'elle tenait des souverains-
pontifes. Gouvernée alors par saint Hugues, un de ses
plus illustres abbés, elle se défendit énergiquement contre
les prétentions de Drogon , qui voulait la rattacher et
l'astreindre à son obédience immédiate. Ce prélat guerrier
fit infructueusement le siège de l'abbaye et de l'église. Ce
grand scandale religieux motiva la réunion du mémorable
concile de Châlon, où Drogon fit amende honorable, et où
les privilèges de l'abbaye furent définitivement proclamés
et. solennellement consacrés. A. partir de ce concile, les
destinées de cette corporation puissante entrèrent dans
cette période de gloire, de travail et de prépondérance qui
dura encore plusieurs siècles.
   L'auteur, dans le cours de son récit, se complaît, avec
raison, dans tous les faits et les détails qui mettent en lu-
mière cette mémorable institution illustrée par tant, de
saints et de savants. Il nous donne (2e vol., pages 119 et
suivantes) une description fidèle et précieuse de l'auguste
et gigantesque basilique dont un vandalisme inintelligent
ne nous a laissé qu'une grandiose épave. Nous voyons
revivre sons son pinceau ses splendeurs architecturales et
artistiques. Ce morceau étendu est une excellente mono-
graphie, et révèle les aptitudes archéologiques de l'écrivain.
   Sous le règne de Louis-le-Gros et l'épiscopat de Ponce I er ,
quarantième évoque, M. de la Rochette s'étend sur l'évé-
nement considérable de l'institution et de l'affranchisse-
ment des communes. Il en fait honneur aux évêques de
France, d'après l'autorité du moine chroniqueur Orderic
Vital. Sans contester la part active que l'épiscopat a pu
prendre à cette précieuse organisation, n'est-ce pas une
illusion que de lui en attribuer le principal mérite? Et
n'est-ce pas plutôt le souvenir vivace et indélébile du mu-