page suivante »
406 BIBLIOGRAPHIE. une longue période de siècles, les fonctions les plus di- verses, évangélisant, catéchisant, administrant les pays soumis à sa tutelle ; leur rendant la justice, pourvoyant à leur défense; bâtissant tour à tour églises, monastères, prieurés, hôpitaux, en même temps que châteaux forts, remparts et bastions. L'histoire des évêques au moyen âge est le plus souvent celle des peuples eux-mêmes, ou tout au moins elle en est une portion considérable. Aussi, en écrivant celle des évêques de Mâcon, M. le comte de la Rochette a-t-il entre- pris une œuvre utile et méritoire, non-seulement dans l'intérêt de la religion, mais encore dans celui de l'histoire elle-même. Et quel diocèse éveille de plus beaux souvenirs que celui illustré par saint Eusèbe?— Quand Qn parcourt la contrée qui fut soumise à sa juridiction, et qu'après les vénérables mines de la basilique de Saint-Vincent, à Mâcon, on admire celles de Cluny ; les églises de Paray-le-Monial, de Gharlieu, de Beaujeu et de tant d'autres, aussi remar- quables par leur illustration que par leur architecture, ne se dit-on pas tout naturellement qu'il y a là une mine de grands souvenirs à exploiter ? La chronique des évêques de la cité mâconnaise intéresse d'autant mieux notre histoire provinciale, que leur diocèse projetait des enclaves considérables dans le Forez et dans le Beaujolais. En effet, au sud-est, il s'étendait jusqu'aux portes de Belleville-sur-Saône, et au sud-ouest, jusqu'à celles de Roanne. Dans la Haute-Bresse, il embrassait le château et le territoire de la paroisse de Romenay. Aussi, dans le cours de son récit, M. de la Rochette est-il obligé d'aborder souvent les annales de la métropole lyonnaise, et il le fait habituellement avec une justesse et une fidélité qui attestent un commerce sérieux et attentif avec les grands matériaux de notre histoire. L'auteur débute par une introduction qui est un morceau historique de valeur. Il sait y condenser dans quelques