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                         tA SWAVIOU.                        397
sère, le ni venir auprès d'elle, se chargea de lui et l'adopta
en quelque sorte.
   Cette bienfaitrice était mademoiselle de la Fare, qui, à la
suite des malheurs que sa famille avait éprouvés dans la Révo-
lution, avait, très-jeune encore, renoncé au mariage peur
mieux se consacrer aux exercices de piété et à la pratique de
la charité
   Elle vivait retirée dans une de ses terres, laissant insou-
cieusement l'administration de sa fortune au soin de gens
d'affaires infidèles ou incapables.
   Les devoirs nouveaux qu'elle venait de s'imposer, en se
chargeant d'Etienne, furent bientôt pour elle une source de
jouissances inconnues. Elle s'attacha de plus en plus au jeune
orphelin. Il est vrai que le pauvre enfant était digne de la
maternelle affection qu'il avait rencontrée. Son cœur aimant,
sa naïve reconnaissance, sa précoce raison, sa douce et intel-
ligente physionomie, tout en lui éveillait l'intérêt et captivait
ia bienveillance.
    Lorsque le moment de songer à son éducation fut venu,
mademoiselle de la Fare en confia la direction à l'abbé
Bertrand, son aumônier, qui avait beaucoup voyagé et long-
 temps séjourné en Allemagne.
    L'abbé Bertrand avait rapporté d'au-delà du Rhin une
érudition originale et aussi une disposition naïve à la supers-
tition. Il avait les connaissances d'un bibliothécaire et la
crédulité d'un enfant. Il se serait fâché contre quiconque
aurait nié l'influence des astres sur nos destinées. Il préten-
dait qu'il existe entre l'homme et les êtres inanimés une foule
de rapports mystérieux dont il affirmait avoir ressenti la
puissance.
    Un pareil maître devait vivement impressionner l'imagina-
tion de son élève ; aussi communiqua-t-il à Etienne, avec les
sciences qu'il lui enseignait, un peu de son caractère.