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INSCRIPTIONS ANTIQUES. 809 Sébastien, du côté du midi, c'est-à -dire du côté qui fait face à l'Italie; position merveilleusement choisie pour être voyante et mettre en relief le magnifique monument des soixante cités, où l'Autel que Strabon dit si grand devait paraître doublé de grandeur et avoir pour pié- destal l'assise même du coteau sur laquelle il reposait ; où les deux Victoires colossales en bronze doré placées au sommet de leurs sublimes fûts de granité devaient sembler suspendues dans les airs et faisaient resplendir au loin, aux yeux de l'habitant de Lycn, comme du voyageur arrivant par la route d'Allobrogie, leurs palmes et leurs couronnes et leurs grandes ailes d'or aux trois quarts dépliées. Les dépendances de l'Autel s'étendaient jusqu'au nord et au nord-ouest de la place des Terreaux. On veut que l'amphithéâtre de la colline Saint-Sébas- tien ait été une naumachie. D'abord la présence sous la rue du Commerce d'un aqueduc antique se dirigeant de l'est à l'ouest ne suffit pas pour établir que la destina- tion de l'eau amenée par cet aqueduc ait été nécessai- rement d'aboutir à l'intérieur de l'amphithéâtre et d'en inonder l'arène. On ne saurait vraiment concevoir qu'un endroit où se réunissait, à époques périodiques, une im- mense multitude de personnes n'ait pas été abondamment pourvu d'eau pour l'utilité, pour l'assainissement et pour l'embellissement du lieu. Et quant aux deux égouts qui prenaient naissance sous l'arène, ne sait-on pas qu'il y en avait de semblables sous tous les amphithéâtres et qu'ils avaient pour objet de livrer une prompte issue à toute l'eau qu'une averse violente pouvait jeter instan- tanément sur un vaste édifice fait en forme d'entonnoir. 48