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                             POÉSIE.                         339
      Puis de vagues terreurs assombrirent son âme.
      Il dit à l'enchanteur : Je voudrais bien savoir
      Si, pour garder toujours l'amitié de ma dame
      Quelque philtre assuré serait en ton pouvoir ?

      — Il faudrait, pour cela, deux philtres, deux merveilles,
      Qu'en des pays lointains, répondit l'enchanteur
      Vous trouverez, peut-être... en deux doses pareilles,
      L'une à'amour constant, et l'autre de douceur.

      On s'en passe souvent... mais demain dès l'aurore,
      Puisque vous y tenez, il faut partir, je croi...
      — Non, non ! plus n'est besoin de chevaucher encore,
      Répond le chevalier, ces trésors sont à moi !

      Car, de constant amour et de douceur constante,
      Ces deux philtres garants d'un avenir heureux,
      J'ai la source limpide, éternelle, abondante,
                Dans le cœur le plus amoureux.


      Ici, du manuscrit manquait toute une page
      Et la fin du récit, que je n'ai pu savoir.
      Mais il restait encore une petite image
      Qui laissait deviner ce qu'on ne pouvait voir.

      Les mainspressantlesmains,lesyeuxpleins de tendresse,
      C'étaient deux vieux époux, tout courbés par les ans,
      Dont les cœurs enflammés des flammes du printemps
      Etaient ivres encor de leur première ivresse.

      Puis l'artiste naïf avait fait serpenter
      Tout autour de la page, en forme de guirlande,
      Les méandres rieurs d'une joyeuse bande
      De beaux enfants joufflus .. queje n'ai pu compter.




4*.