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DES BEAUX ARTS. 331 zième siècle, se rendre compte de la savante ordonnance de leurs tableaux, de la science anatomique des uns, de la grâce corre'gienne des autres, du coloris des écoles de Venise. Faire des recherches sur les ameublements, les costumes et l'architecture de l'époque dont on veut retracer l'histoire, pour ne pas faire de ces énormes anachronismes qui sont comme les fautes d'orthographe de la peinture. 11 serait enfin nécessaire de lire sérieusement l'histoire et utile d'ap- profondir le caractère politique et religieux d'une époque, les mœurs des peuples,afin d'arriver a cette énergie de pen- sée, à celte correction de style sans laquelle il n'y a pas de grands peintres. Ces études préparatoires sont nécessaires pour les débu- tants, comme le sont généralement de bonnes études litté- raires pour ceux qui veulent se livrer plus tard à des tra- vaux scientifiques. La décadence de l'art a commencé a partir du jour où les maîtres de l'école française n'ont plus exposé leurs œuvres ; puis plus tard leurs meilleurs élèves n'étant plus réunis-par celte communauté d'idées, cette unité de principes qui les groupaient autour de leurs chefs, ils ont suivi la route où les guidait la faveur du public ou leurs goûts. Ils avaient tous du talent et sont devenus ainsi, non pas chefs d'école, mais chefs de genre pour une foule d'imitateurs et de copistes maladroits qui ne connaissaient de la peinture que les pro- cédés d'atelier. Les uns ont fait de la peinture de salon et de boudoir élégamment ennuyeuse,aveclaconvictionintime qu'ils cultivaient un art d'agrément. D'autres, les plus nombreux, ont copié sans originalité leur maître et n'ont produit que des œuvres banales et vulgaires. Cette diffusion de talents devait peu a peu, en rabaissant le niveau des études artistiques, conduire droit au réalisme, non pas énergique, vivant et ori- ginal comme l'entendent les chefs de cette école, mais au