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•ÉTUDE SUR L'EXPOSITION DES BEAUX-ARTS. Malgré les complaisances de la critique la mieux intention- née, on s'accorde généralement a reconnaître que la valeur artistique du salon de cette année a été peu élevée. Je sais qu'il y a des esprits mal faits qui, a l'ouverture de cha- que salon, parlent de la décadence de l'art et prétendent que l'exposition précédente était meilleure, de sorte que, suivant eux, si la progression était décroissante depuis dix ans, on arriverait a avoir une exposition où la valeur des cadres dé- passerait celle des tableaux — ce qui simplifierait beaucoup la tâche de la Commission des beaux-arts, qui achèterait des tableaux pour la loterie à tant le mètre carré. — C'est une erreur : en somme, le niveau de l'art ne paraît pas avoir beau- coup varié. — C'est toujours à peu près la même chose; une expositionest un peu meilleure,une autre unpeumoins bonne. —Aussi la lâche de la critique devient de plus en plus difficile, pour ne pas décourager des artistes d'un tempérament trop sensible par des jugements sévères,ou les enorgueillir par des compliments même modérés. Je n'ai pas l'intention de refaire un compte-rendu de l'exposition de cette année ; mon seul but est de jeter un aperçu sur la pensée qui guide les artistes dans le choix de leurs sujets et de montrer tout ce que ce gaspillage de talent et cette paresse d'esprit si commune aujourd'hui dans les. mœurs artistiques nous ré-