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                       VOYAGE A ROME.                      305

    Les galeries?... nos musées en grand.— 50 centimes
encore.
    Les places? dam !... si Rome avait Bellecour... ça serait
un petit Marseille.
    Les fontaines?... une abondance d'eau limpide et fraîche
jaillissant de la conque des tritons ou arrosant la croupe
marmoréenne des chevaux marins. Voilà ce qu'il faudrait à
Lyon pour ne pas être un petit Marseille.
    Vous me direz que les fonlaines de Bellecour sont claires
et celles de la Canebière, non. — Soit; c'est égal : voyez le
cristal mouvant qui tombe à flots ou s'élance en jets parmi
les statues et les vasques des carrefours romains... C'est
d'un autre tonneau que celui de la Croix-Rousse.
    Mais en allant de ce train-là, ma lettre aurait bientôt au-
 tant de lignes que le dernier discours de M. Tbiers.
    Donc, mon cher M. Vingtrinier, si vous voulez de plus
amples détails, donnez-vous la peine de prendre le chemin
 de fer jusqu'à Marseille, et un courrier Valéry jusqu'à Civita-
 Vecchia. Demandez au premier artilleur venu mon logement.
 J'ai un lit de camp à vous offrir, et nous irons voir les fêtes
 de Pâques à Rome.
    Civita vaut la peine d'être examinée de près. Il y a des
 études'de mœurs pleines d'intérêt à faire ici, sans compter
 la chasse, autre étude quand on est en pays inconnu. Je
 vois justifié mon aphorisme de l'affût et du coup blanc :
 Plus on multiplie le gendarme et le garde particulier, plus
 le gibier devient rare. Ici, tout le monde chasse, et sans
 permis, ou à peu près. Aussi, on ne revient jamais bre-
 douille. Les bécasses sont presque en permanence, les
 grives, les vanneaux, les pluviers et tous les oiseaux de
 marais abondent. Les lièvres coûtent 30 sous. Quant aux
 perdrix, je n'en ai pas vu encore, et je pense qu'il n'y en a
 pas du tout.
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