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* VISITE AU SALON. 255 placée derrière l'abside. Si cette disposition n'est pas impo- sée par une nécessité locale, elle me semble lâcheuse, car elle masque la coupe, la perspective extérieure du monument dans la partie la plus intéressante, et présente un autre in- convénient grave à l'intérieur en faisant entrer le prêtre et les servants derrière l'autel. Dans l'usage traditionnel, tel qu'il se pratique à Saint-Jean ainsi que dans la plupart de nos églises qui ne sont pas fantaisistes, les prêtres et les offi- ciants entrent au chœurpar devant et le prêtre s'arrête immé- diatement dès qu'il est au bas de l'autel. Cette marche est grave et convenable et ne s'exécute plus quand il arrive comme en tapinois par une porte de derrière. Le clocher est bon et les proportions justes. Jecrois, néan- moins, que dans le paysage (je suppose l'église bâtie) un toit aplati serait plus pittoresque, plus liturgique, plus en rapport avec le style modéré de l'édifice que le toit pyra- midal, trop grêle pour avoir un caractère déterminé. Mais par le temps qui court il n'est pas de paroisse rurale qui n'exige sa flèche envers et contre tous. C'est une toquade et l'archi- tecte infortuné doit la subir jusqu'à ce qu'une variation de mode lui en impose une autre, L. M. DE V. CHRONIQUE LOCALE Les victoires ne se remportent pas sans laisser quelques morts sur les champs de bataille. Nos embellissements, nos percées, nos rues nouvelles ont fait tomber bon nombre do charmants spécimens d'ar- chitecture qu'on devra éternellement regretter. Ce n'est point ta rue de la Barre qui nous suggère ces réflexions ; dans le cataclysme dont nous sommes témoins, nous ne voyons s'effondrer que de méchantes constructions ; mais la rue Longue aussi va être démolie, et là nous aurons encore à déplorer un sacrifice. Le r_° 23 contient dans une cour un bâtiment bien connu des curieux ; c'est un des plus précieux souvenirs de la belle architecture du XVIe siècle. M. Martin en a re- produit la façade dans son ouvrage.: Recherches sur l'architecture..., etc., à Lyon, étil pense que c'était une maison habitée par des religieux dans la dépendance de l'abbaye de Saint-Pierre. On croit volontiers que les quartiers de Saint-Paul et de Saint- Jean, si pauvres aujourd'hui, autrefois habités par l'aristocratie lyon-