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VISITE AU SAION. 249 M. Fernay, voilant des aptitudes sérieuses sous une incor- rection affecte'e,devient plus intelligible et acquiert plus de va- leur. Son Moulin des roches est un bon tableau où l'on voit enfin autres choses qu'un vague instinct de la lumière et de la perspective des plans. M Guy a fait sa rentrée avec éclat par des vues des Pyrénées. Elles sont en apparence un peu dures et criardes dans les fonds. Un instant de réflexion vient anéantir cette critique passagère. M. Guy est dans le vrai. La raréfaction de l'air dans les montagnes produit cette crudité et la transparence de l'air y est cause d'une netteté de couleurs que l'on ne retrouve pas dans les pays de plaines. M. Belley du Poizat a exposé un Saint Jérôme. Le titre n'est que pour la forme. C'est un paysage peu compliqué, un ter- rain, des arbres, un peu de fond, tout cela vigoureux, har- diment empâté, et comme repoussoir, le saint vêtu en cardi- nal, on ne sait trop pourquoi. Que dire de l'autre toile, l'Etang de Charbonnières? rien, à coup sûr; c'est une pré- paration, un frottis de couleurs posées a la hâte pour déter- miner l'effet général d'un tableau à faire; on en pourra parler lorsqu'il sera fait. Encore un symptôme fâcheux que l'impa- tience des artistes qui entre deux expositions n'ont pas le loisir de terminer et envoient des ébauches. Pour être complet sur ce chapitre, on n'en finirait pas. Bornons-nous a quelques mots de félicitations aux envois étrangers, a M. Keelhoff, à M. Dunant, à M. Marti de Barce- lonne dont la Tempête sera plus admirée quand on la verra mieux, aux chevaux de M. Veyrassat, puis a une foule de petits tableaux de genre, gentils, coquets, qui ne sont ni bien ni mal. Des chiens et des chats , il y en a a revendre. Cette macédoine de roquets et de matoux est d'un intérêt fort se- condaire malgré des qualités d'exécution, qui chez Mme de Eonner dépassent le niveau commun... Des portraits, il y en a moins qu'a l'ordinaire. L'un d'eux est d'un ordre supé-