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             M0N0GEAPH1E DE L'ÉGLISE DE BROU.              229

   Il serait superflu de suivre l'auteur dans toutes ses criti-
ques de détail qui n'ont pas une égale portée.
   J'ai indiqué celles de ses réflexions auxquelles il m'a paru
convenable de répondre, parce que quelques-unes nécessi-
taient des rectifications et que d'autres renfermaient un prin-
cipe d'appréciation qui ne fait que perpétuer une erreur d'en-
gouement sous une plume autorisée.
   Le style de M. Didron est brillant, coloré, rapide ; il est
essentiellement poétique et ne s'astreint que difficilement aux
exigences d'une description méthodique et positive. La fic-
tion tient une large place dans l'esprit de l'auteur , qui
cherche, avant tou(, à donner à sa pensée un tour pittores-
que, sans toujours s'inquiéter de l'exactitude de sa démons-
tration.
   Ce travail, où se rencontrent d'admirables pages et des ta-
bleaux d'une vérité saisissante, manque un peu de méthode
dans la disposition de son plan. L'élégant écrivain a l'habi-
tude de fractionner son idée et d'en semer les fragments
dans le cours de son ouvrage au lieu de la présenter de suite
dans son entier développement.
   En résumé, c'est une œuvre d'inspiration écrite d'un seul
jet, et qui a conservé toute sa fleur comme aussi ses imper-
fections, plutôt qu'un travail longuement médité et contrôlé
avec soin sur des observations exactes. Il est certain, ce-
pendant, que si le docte antiquaire, dans l'examen de l'édifice
qu'il passe en revue, eût apporté plus d'attention et mieux
précisé ses souvenirs, il aurait posé sur une base inébranla-
ble les premières assises de la monographie dont il nous
fait pressentir tout l'intérêt et toute l'importance.