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MONOGRAPHIE DE L ' É G U S E DE BUOU. 209 « ries brillent en peinture ou se rehaussent en sculpture. « Des vitraux grands de treize mètres sont occupés en « entier par des écussons de toutes les familles royales ou « princières avec lesquelles les ducs de Savoie avaient fait « alliance. L'unique ornement sculpté du sanctuaire est le « blason de Marguerite d'Autriche. L'ordre de l'Annonciade « et celui de la Toison-d'Or s'étalent en colliers complets « ou en motifs d'ornement dans les frises, sur les tombeaux, « sur les verrières, au dehors et au dedans du sanctuaire « et au portail. Partout brillent les armes des ducs de Sa- « voie, de Marguerite de Bourbon, de Marguerite d'Autriche, « des ducs de Pont-de-Vaux. Brou est, en quelque sorte, le « garde-meuble de la cour de Savoie, l'orgueil des grands y « terrasse l'humilité chrétienne. « Ces deux églises de l'Epine et de Brou, à peu près de la « même époque, puisque l'Epine fut achevée en 1527, et « Brou neuf ans après, c'est-à -dire en 1536, offrent le plus « frappant exemple du contraste dans l'analogie. Analogues « de nom, de temps et de lieu, elles sont tranchées par une « opposition de physionomie poussée jusqu'à l'absolu. Celle « de Brou est faite pour et par des princesses ; celle de « l'Epine par et pour des villageoises et des marchands de « poissons. L'église de l'Epine est une halle et celle de Brou « un palais; La Vierge de Brou est une reine, celle de « l'Epine une bourgeoise du plus bas étage. Voilà le cachet « dont la fondatrice a marqué Brou. Cette Notre-Dame est « un portrait en pierre de la gouvernante des Pays-Bas, de « la fille du très-haut et tout-puissant empereur Maxi- « milien. » Après ce brillant préambule, voici venir la glorification de la femme, et pour bien faire comprendre sa pensée, l'auteur cite toutes les particularités qu'il a observées, soit en sculp- ture, soit sur les peintures sur verre. 14