page suivante »
DES MOULINS A BLÉ. 199 dans l'emplacement occupé ensuite par l'arsenal, sur les bords de la Saône. Il avait dirigé lui-même les travaux de cette construction et les résultats qu'il obtint furent tels, que l'ingénieur Lal- lié, attaché a la généralité de Lyon, chargé d'examiner les moyens employés, en rendit un compte très-avantageux, après avoir comparu les produits obtenus par ce nouveau mécanisme avec ceux que donnait un des moulins établis alors à la jonction du Rhône et de la Saône, près de la Qua- rantaine, ou hôpital des pestiférés. Il serait trop long de faire une analyse môme succincte des nombreux manuscrits offerts à l'Académie, et dans les- quels leurs auteurs s'efforçaient de répandre la lumière sur une question dont la solution était si importante ; on fut alors, et malgré la position de Lyon au confluent de deux grands cours d'eau, jusqu'à chercher des ressources dans la force motrice des vents. En 1738, M. Dubost, dont nous avons déjà cité quel- ques travaux sur cette matière, avait proposé l'emploi d'un moulin à vent qui fut construit à la Guillotière, aux frais de l'Hôtel-Dieu, sur un terrain des hospices situé en face de cet hôpital, et dont la tour se voyait encore il y a quelques années a l'angle de la rue Servient et de la rue Monsieur, ouvertes postérieurement a cette construction. Ce gracieux mécanisme ne paraît pas avoir été connu en France avant ie xnc siècle, et l'on croit généralement que cette invention fut apportée d'Asie en Europe, et particu- lièrement dans le royaume, du temps des premières croi- sades. Ce qui semblerait confirmer cette croyance, disent quelques historiens, c'est qu'on leur donnait, en Normandie, pendant le xivc siècle, le curieux nom de moulins turquois. Puisque nous venons de citer l'un de nos hôpitaux a pro- pos du moulin a v^nt construit à la Guillotière, c'est le cas