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                      UNE VISITE
  A UN MUSÉE PARTICULIER ET A UN MUSÉE PUBLIC




   M. V..., juge d'instruction à Montélimar et un des plus
actifs promoteurs du mouvement intellectuel qui a donné
naissance à la Société de statistique et d'archéologie du dé-
partement de la Drôme, recueille depuis longtemps, pour
les soustraire à la destruction, les monuments d'antiquité
épars dans la contrée qu'il habite. Sans parler de plusieurs
vitrines déjà trop étroites, où objets de toute sorte, sta-
tuettes, armes celtiques et romaines, médailles, ivoires,
produits variés de verrerie et de céramique, confondus
dans une brillante profusion, se disputent le regard du vi-
siteur, des inscriptions des Voconces, des Segalaunes, des
Tricastins, des Helves, des Allobroges, inscriptions aux-
quelles sont entremêlés des débris de statuaire et de sculp-
ture, ont trouvé dans le jardin de son habitation une somp-
tueuse hospitalité. Placées sous un soubassement qui les
garantit de l'humidité du sol, abritées contre les inclémences
du temps, par un portique construit exprès, divisées par
groupes suivant leur provenance, elles forment, en petit, un
musée modèle, arrangé de la manière la plus heureuse pour
la satisfaction des yeux et de l'esprit; un musée dont la
bonne tenue, surveillée avec sollicitude, pourrait faire honte
à certaines grandes villes qui, non-seulement voient avec
indifférence détruire ou s'en aller de chez elles leurs monu-
ments épigraphiques,presque tous des trois premiers siècles
de notre ère, c'est-à-dire les seuls documents de leur histoire
pour une époque florissante dont il ne reste absolument