page suivante »
148 UN TRirTlQUE. solée royal qu'il voulait élever a sa iamille, dans la grande basilique de Cluny, sur les instances du chapitre général de l'an 1685. D'autre part, créé cardinal à 25 ans, le 5 août 1669, il avait pris part k l'élection des souverains pontifes Clément X, Innocent XI, Alexandre VIII, Innocent XII et Clément XI. C'est même k son influence que ce dernier pape lut redeva- ble de son élection, dans le conclave du 24 novembre 1700, présidé par le cardinal de Bouillon, en sa qualité de doyen du sacré collège. C'est aussi en cette qualité que le pape, at- teint d'une légère indisposition, le chargea d'ouvrir solen- nellement, ksa place, le jubilé séculaire : honneur que nul cardinal avant lui n'avait eu du vivant d'un pape. Le Gallia Christiana (T. IV, c. 1163.) constate le fait en ces termes : « Sacram portam sancti Pétri Romse pro anni « sancti jubileo solemni ritu , anno 1700, reseravit... » Et dans le chapitre général de 1701, les religieux acclament avec un saint enthousiasme la gloire et le retour de leur illustre abbé : « Reducem habemus Serenissimum Princi- a pem, abbatem eminentissimum... qui primus inler S. E.R. « cardinales portam sanctam basiliae sancti Pétri, anno « jubilei, reseravit, et omnibus fidelibus locum indulgen- « tiaeaperuit... » Bientôt après, l'éminentissime abbé de Cluny, tombé dans la disgrâce de Louis X!V, fut exilé a Paray, où il passa plu- sieurs années au château prioral de cette ville, dont le doyenné appartenait a la mense de l'abbé de Cluny. Durant son exil de Paray, le cardinal de Bouillon aimait k seremémorier les souvenirs de la capitale du monde chré- tien , et k confier aux beaux-arts le soin de faire revivre les grandes scènes auxquelles il avait eu part. C'est ainsi qu'il fit peindre k fresque, dans une des salles principales de son château prioral, le conclave de 1700 qui