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UN TR1PTIQUE. 143 Le premier panneau représente la Visitation de la sainte Vierge; le second, sa mort; le troisième , son assomption. 11 suffit de les considérer un instant pour se persuader qu'ils sont de trois artistes différents, tant le dessin et les expres- sions sont tranchés de l'un a l'autre. Mais le coloris est le même, et l'harmonie n'a point a en souffrir. Dans la Visitation, il y a un premier, un second et un troisième plan. Au premier, la sainte Vierge, suivie de trois gracieuses jeunes filles, accueille dans ses bras sainte Elisabeth. Elles sont grandes l'une et l'autre et pleines de majesté. Pour ex- primer la maturité des vertus et la supériorité des perfec- tions de la sainto Vierge, on la fait plus âgée et un peu plus grande que sa gracieuse cousine. Au second plan on aperçoit le joli village d'Elisabeth entouré de belles forêts, Au troisième, s'ouvre une échappée de vue entre deux ro- chers arides, qui laissent découvrir une ville dans le lointain. Le second panneau représente la sainte Vierge mourant dans le sanctuaire d'un édifice religieux. Les onze Apôtres qui l'entourent ont des traits énergiques, je dirai même exa- gérés. Ils portent le manteau sur la tunique, et communi- quent une grande vie, une douloureuse animation au tableau- La jeune figure de saint Jean s'avance la première au chevet immaculé et contemple avec amour les traits de celle qui lui avait été donnée pour mère. Tout à côté, saint Pierre qui préside, soutient un cierge allumé sur le cœur de la Vierge et de l'autre, l'asperge avec un goupillon de crin. Un autre balance l'encensoir. Au pied du lit et à genoux se trouvent deux Apôtres dont l'un tient un livre ouvert sur lequel il lit des prières, et l'autre ne laisse apercevoir que l'ample man- teau vert qui lui couvre les épaules, le dessous de ses san-