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                   UN TRIPTIQUE

  PEINT SUR BOIS PAR LES MOINES DE CLUNY




                                I.

    Prudhon n'est pas le seul peintre dont Cluny ait le droit
 de se glorifier. Longtemps avant lui, la grande abbaye bour-
 guignone avait eu son école et ses artistes dans ces moines
 qui enrichissaient de vignettes et d'enluminures des manus-
 crits tels que la Bible de Souvigny et !a Cité de Dieu,q\ie pos-
 sède aujourd'hui la bibliothèque de Mâcon.Il n'y a pas a dou-
 ter que plus d'une fois les enfants de saint Benoît se soient ap-
 pliqués a peindre eux-mêmes leurs églises et a les enrichir
 detableaux religieux. Mais, fidèles à l'esprit de leur état qui
 était l'humilité, a leurs vœux sacrés qui étaient une désap-
 propriation de toute personnalité, pour ne laisser subsister
 que la communauté évangélique, on ne les voyait point
 signer leur Å“uvre et en revendiquer l'honneur pour eux-
 mêmes. C'est peut-être une des causes pour lesquelles on
 connaît si peu de tableaux ou de grandes peintures que l'on
 puisse, avec quelque certitude, attribuer a tel moine et
 même à tel monastère.
   Pour ce qui est de Cluny, en particulier, je ne crois pas
que l'on connaisse d'autre spécimen de son école de grande
peinture qu'un triptique du xve siècle, provenant du prieuré
de Marcigny, que j'ai sous les yeux en écrivant ces lignes.