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134 SAMUEL SORBIÈRE. rapporter a MM. Weiss et Buclion il se serait retiré a Nantes (l),où après une maladie d'environ trois mois, causée par une hydropisie redoublée, il mourut le 9 avril 1670. Suivant Graverot, qui dit l'avoir appris de ses plus proches parents, Sorbière connaissant qu'il n'en pouvait revenir, prit quatre grains de laudanum pour s'étourdir et s'épargner les horreurs de l'agonie. — Toutefois il n'est pas juste de dire avec Moréri qu'il mourut un peu trop en philosophe. L. P. Niceron me semble l'avoir jugé trop sévèrement : Ja- mais, dit-il, homme n'a mieux sçu son Rabelais, dont il ré- vérait la mémoire : Charron et Montaigne étaient ses héros, et il ne pouvait souffrir qu'on en parlât mal. » On conçoit le respect que Sorbière pouvait avoir pour Montaigne et pour Charron, mais a l'égard de Rabelais, le P. Wiceron aurait bien dû nous apprendre en quel endroit de ses ouvrages Sorbière l'a loué. On lit,à la vérité, h la page 217 du Sorbièriana : « Il se pourrait bien faire que comme j'ai lu Rabelais au sor- « tir du collège, il m'a plu alors beaucoup d'avantage qu'il « ne ferait, maintenant que je n'ai plus la mémoire récente « d'une infinité de choses qu'il touche dans les bons livres « que je venais de quitter ; et il y a apparence que, « comme nous conservons toute notre vie, et, dans quelque « réformation de mœurs que nous soyons, une certaine ten- « dresse pour les anciens amis qui ont été, en notre jeu- « nesse, compagnons de nos débauches, je ne puis point « me défaire de quelque complaisance pour Rabelais, que « j'ai accompagné dans mes débauches spirituelles avecPé- « trône, Martial et Lucien dont la licence n'a pas été moins « effrénée... » - Je le demande à tout lecteur impartial, le passage publié (1) Labiogr. Didot fait mourir Sorbière à Paris. Sorbière n'a pas d'arti- cle dans le Feller Simonin-Pélagaud.