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 128                        SAMUEL SORBIÙRË.

 découvertes, 1 y eut bientôt entre ces deux savants la plus
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 vive affection, et le prélat ne tarda guère à gagner son ami a la
 foi catholique. C'est a cette occassion que Guy-Patin écrivit,le
 23 novembre,au médecin lyonnais André Faleonet : «.. .M. Sor-
 biere a tourné sa jaquette en se faisant catholique, à la
 sollicitation de l'évêque de Vaison et des cardinaux de
 Bichi (alors évêque de Carpentras) et Barberin. C'est lui-
 même qui me l'a mandé en ajoutant qu'il allait à Rome d'où
 il m'écrirait. Yoilà un de ces miracles de nos jours qui sont
 plutôt politiques et (économiques que mélaphysiques ; il est
veuf et bien adroit; mais tout fin qu'il est, je ne sais si avec
 sa nouvelle chemise il pourra réussir à faire fortune à
Rome, qui est un lieu plein d'altérés et d'affamés; au moins
je suis assuré qu'il n'y deviendra jamais pape (1).... »
    Aussitôt après les cérémonies de l'abjuration, l'évêque et
 Sorbiere écrivirent tous deux à Gassendi, l'un pour la lui
annoncer, l'autre pour lui demander la continuation de son
amitié (2).
    Au commencement de 1654, Sorbiere se rendit à Paris,
où, suivant l'usage de ce temps-la, il publia un Discours sur
sa conversion et le dédia à Mazarin. Le Clergé ne lui
accorda qu'une pension de 400 livres, car il était persuadé
que le cardinal-ministre lui donnerait quelque bon bénéfice,
mais il n'en obtint qu'une seconde pension de 300 livres.
    Pendant son séjour h Paris, Sorbiere écrivit à l'évêque de
Yaison pour le consulter sur trois inscriptions romaines que
lui avait communiquées un savant archéologue de Nîmes, le

    (1) Lettre du 23 nov. 1653, t. 3, p. 17 de l'édit. de 1846. Voyez aussi
la lellre du 20 fév. suivant, où Patin rend compte à Faleonet de la visite
Hue Sorbiere lui avait faite. Patin en parle encore dans les lettres à Spon
du 10avrill654, du 26juillet 1655 et du 18 juillet 1658.
  (2) On trouve parmi les écrits do Suarès quatre lettres écrites à
Sorbiere.