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NOTRE-DAME DE LA PLATIÈRE._ 115 la rue du Bessard, avait pris son nom, d'après Cochard, d'un bas-relief représentant un lion tenant une lanterne sous sa griffe, placé à l'angle d'une maison. Je crois ce nom plus ancien que l'enseigne, dont l'existence est due à la dénomination antérieure de celte rue. Une porte de ville lui donnait issue, et probablement une lanterne dis- tribuait un peu de clarté aux passants qui entraient dans la ville ou en sortaient : de là naturellement le nom de porte de la Lanterne, et par la suite rue de la Lanterne. Il est souvent question, dans l'histoire de Lyon, des murs, des fossés et de la porte de ce nom, qui cessèrent de jouer un rôle lorsque les fortifications de la ville fu- rent transportées au sommet de la colline de Saint-Sé- bastien — la Croix-Rousse —- dans le commencement du xvie siècle. La rue Lanterne est donc un souvenir de l'ancien Lyon, qui regarda comme un progrès l'éclairage apposé à l'entrée de la ville. A cette époque, on était encore bien loin de la clarté du gaz, et une simple lanterne mérita les honneurs de la renommée. Lorsqu'en 1744 on fit des réjouissances, pour le retour de Louis XV à la santé, la principale illumination que l'on remarqua dans cette rue, fut une lanterne, dont le milieu figurait le soleil dissipant les nuages. L'astre du jour était logé d'une façon si étrange que depuis lors on disait proverbialement, pour désigner un homme qui a été témoin de choses extraor- dinaires, qu'il a vu le soleil dans une lanterne. J'em- prunte à Cochard l'explication de ce proverbe, et je lui en laisse la responsabilité. La rue Lanterne, avant la transformation du quartier, par suite de la suppression de la boucherie des Terreaux,