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il 4            NOTRE-DAME DE LA PLAT1ÈRE.

courant d'air; une autre industrie avait aussi élu do-
micile dans les premiers étages et même les rez-de-
chaussée : In aditu lupanarium prostabant lenœ, labo-
rantes sicut et matronœ, et alliciebant raros nantes in hoc
fwditatis gurgite. Je me souviendrai toute ma vie que,
passant aussi promptement que possible dans ce contre
d'infection, en me bouchant le nez, une de ces lenœ, tri-
cotant innocemment son bas sur la porte de sa boutique,
forains, m'apostropha en me traitant de petit délicat.
Peu de gens avaient le courage de se hasarder dans cette
affreuse voie de communication, et par conséquent je ne
crois pas qu'on en ait gardé le souvenir. Si M. Louis
Veuillot eût été témoin oculaire, auriculaire et nasicu-
laire, des faits et ges'.es des habitants de cette rue, il
eût pu certainement, et bien justement, publier un cha-
pitre sur les odeurs, matérielles et morales, de la rue du
Bessard. L'on n'est plus exposé à rencontrer dans le
 centre de la ville des spectacles de ce genre ; cependant
il ne faut pas croire que le progrès en ait fait entièrement
disparaîti'e les acteurs. La plebeia Venus quœ gemino
vincitur asse (Mart.,II. 53.), peuple encore certains
quartiers du troisième arrondissement et de Perrache,
et, le grand jour éclairant parfaitement ces milieux, l'œil
risque d'être témoin de scènes bien scandaleuses, mais
qui le sont pourtant moins, au point de vue moral, que
le luxe affiché sur la promenade de Bellecour, ab augus-
tis meretricibus. Cette rue du Bessard, en 1828, était
assez peuplée; car elle contenait 30 maisons, 176 mé-
nages, 565 individus, et 22 métiers d'étoffes de s'oie.
(Arch. hist. du Rhône, t. 8, p. 89.)
   La rue Lanterne, qui servait au levant d'aboutissant Ã