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74           RECHERCHES SUR Là ZOOLOGIE MYSTIQUE.

   Saint Eutathe, qui vivait au quatrième siècle, est le plus
ancien auteur qui mentionne la licorne prise par une vierge.
Il en est aussi question dans le Physiologus, compilation
dont le Père Cahier soupçonne Tatien d'être l'auteur.
   L'art chrétien s'est plu à représenter la victoire de la
Vierge sur la licorne. On l'a sculptée sur les murs étreinte
sur les verrières. On la voit notamment dans la lancette
centrale de l'abside, à la cathédrale de Lyon, où elle occupe
le second médaillon de la bordure de droite, en comptant de
bas en haut.
   La licorne de Saint-Jean accompagne la représentation de
Bethléem et fait pendant au prophète lsaïe annonçant que la
Vierge concevra. « C'est, dit le Père Cahier (1), le triomphe
de la virginité de Marie dans le mystère de l'Incarnation.
   A Saint-Jean, la Vierge s'appuie de la main gauche sur
l'animal, tandis que de la droite elle élève, plus haut que sa
tête, un bouquet de liercefeuilles. Ces fleurs se retrouvent
dans une autre verrière de notre cathédrale, pour symbo-
liser la chasteté. C'est donc la parfaite virginité de Marie
que figurent ces fleurs à trois lobes, et c'est pour en mon-
trer l'élévation que l'artiste les lui a fait tenir si sensible-
ment élevées.
   A Bourges, dans la seconde voussure du portail sud (por-
tail de l'Archevêché), la Mère de Dieu porte un bouquet en
manière de sceptre, et la verrière de la Jussienne présente
la même particularité (2).
    « On trouve, dit le Père Cahier, vers le quinzième siècle,
des représentations du mystère de l'incarnation, sousl'allé-

   (1) Monographie des vitraux de la cathédrale de Bourges.
   (2) Les lancettes de Saint-Jean sont du commencement du xm c siècle.
On les mettrait volontiers à la fin du xii", mais le haut de l'abside n'ayant
été fait que dans les premières années du xin", il faut les rapporter au
même temps.